Le jour où je pénétrais dans son atelier, ma fascination pour Lylou Le Signor fut immédiatement totale. Derrière le rideau, je découvrais un univers étonnamment organisé autour de son obsession dévorante, sa peinture. Des structures en bois, harmonieusement agencées, accueillaient exactement chacune de ses oeuvres et son espace de vie était imbriqué fusionnellement dans son espace de création. Chacun de ses tubes, crayons, pinceaux, chacune de ses craies, ses cahiers de dessins étaient organisés esthétiquement sur sa table de travail ornée par ses «trésors de Nature», sources de son inspiration perpétuelle : des feuilles nervurées séchées de citronnier, une écorce de Hêtre aux plissures rectilignes, un bouquet de feuilles de consoude caressant, une échantillon de marbre triomphant...Lylou observe la Nature, vénère tous ses plis de vie et les compare systématiquement avec les traces de vie qu'elle constate sur son corps avec le regard émerveillé des enfants. «Tu vois, Virginie, regardes les traits sur cette pierre, ils sont identiques aux nervures de cette feuille et sens-tu les plis sur le palais dans ta bouche, ils sont similaires à ceux que l'on observe sur le sable lorsque la mer se retire, c'est fabuleux, nous sommes un Tout, en interconnexion avec maîtresse Nature, nous reproduisons les mêmes stries, les mêmes replis, les traces de vie, nos rides sur notre visage sont identiques » et l'on retrouve subrepticement dans chacune de ses oeuvres, tantôt des traits de pluie ou de larmes, des tourbillons du vent qui souffle, des bulles suspendues ou encore des stigmates du temps qui s'écoule... des cercles de vie dans des couleurs parfois sombres ou extrêmement chatoyantes ou caressantes !

Lylou possède ainsi plusieurs sujets d'études qui l'obnubilent jusqu'à faire partie intégrante de ses oeuvres tels les chaises, les échelles qui arborent son cocon de vie ou la poire et le damier, récurrents dans son travail.

«Un jour, une envie irrésistible de manger une poire me saisit. Alors que je ramenais cette poire comme une absolue et incontrôlable nécessité, je l'observais, la sentait, la goûtait, la laissait vieillir et la peignis bien évidemment. Puis, d'autres sont venues jusqu'à ce que je comprenne le message qu'elles me suggéraient. Celui du poirier dont les branches emplies de ses délicieux fruits ploie sous cette majestueuse fructification en nous offrant une jolie révérence à la vie, un signe de reconnaissance ultime» me mimait-elle.

Lylou a donc mis en place des routines quotidiennes étranges pour éveiller ou réveiller ses sens comme le renversement où la tête à l'envers elle observe le damier qu'elle a peint au plafond : elle aiguise et transforme son sens de l'observation et s'imprègne des sensations vécues pour les retranscrire dans sa peinture. Comme le saut sur son trampoline pour qu'elle vive l'apesanteur ou l'étirement sur une échelle pour qu'elle ressente l'alignement de la Nature, elle se conditionne à vivre les sensations qu'elle éprouve en observant la Nature pour mieux les intégrer inlassablement à son travail d'abstraction, pour sublimer la Nature et nous en offrir une lecture différente, si personnelle.

Même son processus créatif est étonnant, elle croque dans son carnet la sensation du jour puis, elle erre dans sa structure en bois pour choisir la toile qui a la musique, le son, la couleur du jour comme on choisirait un vinyl, celle qu'elle va modifier ou modeler en fonction des sensations perçues. Lylou vit la vie, la ressent pleinement dans son corps, une croqueuse de vie tel un ver de terre, elle la goûte, la savoure, la dévore et sublime dans sa peinture tous les cadeaux que nous offre cette Terre dans un bain de lumière et d'humilité. Elle vit sa peinture, elle danse sa peinture, elle suit la musique de sa vie, la peinture est sa vie, c'est ElémenTerre !  -  Virginie Papin

BIOGRAPHIE 

Site Lylou Le Signor

PEINTURES
Salon Comparaison dans le cadre de Art Capital, Grand Palais Ephémère, Paris
Bellaz'art, Paris
49 regards, Trellaze
Galerie Giron d’Art, «ElémenTerre», Saint Girons
Galerie d’art comtemporain Zamenhof, Milan
Palais Zenobio, Venise
Chateau Charles V,  Lecce
L’art et la Bannière, Prayssac, 1er prix du concours sur le thème «La bohème»
«Art&Art» Donjon de Sainte Geneviève des Bois
Invitée d’honneur au salon de St Michel sur Orge
Comparaison Grand Palais, Paris
«Présences» Château de Draveil
«Empathie» Rétrospective Edith Stein, Fontenay le Vicomte
Les Musaiques Collioure (Avec la création d’une composition en public)
«Terre -Rêves» Montigny-le-Bretonneux
Académie 25  Galerie Paris
«Passages» Fondation Boris Vian,  Eus

GRAVURES-DESSINS
«Into the wild», Reg’Arts d’écologie, Evry
Salon du dessin, Grand Palais
«Couleur-Terre», Centre Culturel d’Egypte, Paris
«Art et Matière», Gironville
Triennale Mondiale de l’Estampe Chamalière
«Terre-Sable», Beaux Arts, Paris
Editions de gravures dans la revue littéraire Passages d’encre
pour «Silence-Voix», «L’Autre», «Mémoire du temps».