Bernard David

 

A l'atelier, à l'écart de tout ? A l'écart de rien ! Je suis à l'atelier de moi-même. Ça se voit bien que je ne répare pas ma maison, mais mes pièces réparent peut être des rêves ou tout du moins les préparent.

L'atelier un refuge, une cachette ? Plutôt une cellule, un lieu pour vibrer à l'unité intemporelle, qui parfois se transforme en chapelle de lumière. Les pièces que je fais ne sont que des raccords à l'insondable et surtout pas des records. Un trait d'union entre mon inconscient silencieux et mes doigts bavards.

Quand je suis à l'atelier, à l'instar de MONTAIGNE, pas besoin d'aller voir ailleurs, je me roule en moi-même. Lorsque je plonge les mains dans la terre, c'est pour faire sans vouloir faire, sans ambition. Il me faut juste cette impulsion inconsciente chère à Jim HARRISON où l'inconscient nous protège du conscient. Je vais dire "rater mieux".

Un peu comme un acupuncteur, j'aime bien titiller différents points de ma sensibilité. Je retrouve alors la grâce de l'arc planant d'un héron lent, ou la course de 22 sangliers hirsutes, boueux stoppant ma route pendant une sortie vélo.

Ces instants ma mendicité pour un souffle de compréhension de la vie, ou l'on croit la saisir, parce que l'on vit précisément à cet instant là. Cette irruption du hasard, de vie plus vive comme l'écrit Kenneth WHITE.

Je suis dans la force et la douceur des chevaux de trait de la ferme de mon enfance où il n'y avait pas de tracteur. Émotion et harmonie rustique. Le mouvant émouvant d'une terre labourée, d'une terre trop vieille pour que l'on se moque d'elle, d'une terre sans masque, sur mes Ribin Diribin ... - Bernard David

1998 : "Science pot", à la Maison de la céramique de Mulhouse;
1999 : Stage bois chez Hervé Rousseau.
Exerce depuis 2000,
Artiste libre. Salons Contrastes 2017