Ekin Kirimkan est une artiste graveuse. Son geste qu’elle qualifie d’intuitif l’entraine dans un corps à corps avec le support, la matrice. Apparaissent alors des tracés, des empreintes, des accidents graphiques qu’elle sait observer, interroger et transformer.
Comme des strates géologiques, minérales ou végétales, la matrice gravée lui révèle la mémoire et l’épaisseur du temps.

" Inspiration
Ma recherche s’appuie sur le principe de vie qui compose toute chose.
Je parle avant tout du vivant, de l’organique, de ce qui respire et se transforme.
Je parle des différents règnes, de l’être minéral, de l’être végétal, de l’être animal et de l’être humain.
Je parle de leur rencontre et leur interaction, du lien qui se tisse à chaque instant entre eux.
Je parle de la plus petite chose comme de la plus grande.
J’évoque et j’invoque chaque micro mouvement contenu dans le mouvement.
Telle une écriture intuitive, il s’agit d’un langage silencieux, qui se construit et se réalise dans le silence.
Je donne à voir non pas la forme physique et finie des choses, non pas celle qui se manifeste par l’apparence et ses contours mais la part abstraite de ces mêmes choses, cette part impalpable et intérieure.
La matière subtile qui met en mouvement toute vie.
Le souffle qui la traverse.
Je parle de l’air et de l’éther, de l’eau et du feu, de la terre.
Des élémentaires.
De tous les petits êtres qui habitent les espaces-temps non linéaires.
Des incarnations muettes,
Des présences vacillantes,
En expansion et en retenue,
Qui exhalent de la surface du papier en même temps qu’elles sont absorbées par elles.
Expiration " décrit-elle

Son travail s'écrit, se tisse et se grave assez spontanément. Son approche a quelque chose de vibratoire. Elle aime procéder à la transformation de la matière vivante, les fibres végétales, son terreau qui reçoit la matrice, le réceptable de son travail de gravure abstraite brute. Tel un scribe égyptien, elle retranscrit son lien avec les éléments air, eau, terre et feu sur les fibres qu'elle tisse dans une forme originelle primaire par une gestuelle intuitive presque primitive. Le langage de la Terre passe par ses doigts, par son filtre elle exprime sa vision du monde révélant une mémoire archaïque contemporaine de la résonnance des élémentaires.

DESSIN et ESTAMPE

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Bio Ekin Kirimkan

Formée au dessin à l'Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles, Ekin Kirimkan s'initie à la gravure à l'Académie d'Ixelles.

En 2010, elle rejoint l'atelier de gravure La Main Gauche à Toulouse, intègre le Collectif et enseigne la gravure jusqu'en août 2016. Elle ouvre ensuite son atelier à Sainte Croix Volvestre.